samedi 31 mars 2012

Zombies, vampires et onirisme

   Certains cauchemars m'accompagnent depuis l'enfance. J'ai le souvenir de rêves récurrents et assez atroces pour qu'ils gardent leur saveur initiale à chaque répétition... Il était souvent question de vampires.
Mon premier vampire a été Klaus Kinski dans Nosferatu:


   Pas très glamour celui-ci, avec ses crocs tordus, effrayant à souhait, c'était plutôt une caricature de démon, moi je préférais la vision romantique du vampire. J'étais fascinée par leur allure froide et distante, leur classe et leur charme, et surtout par leur besoin secret de se nourrir de quelqu'un. Pas de chance si tu te laisses captiver par le regard intense du vampire, après t'avoir intrigué et séduit, faisant mine de t'embrasser, il plante ses crocs acérés (soudain apparus) dans le creux de ta gorge et se nourrit de ton sang, de ton âme. Une autre caractéristique me glaçait: il fallait avoir invité le vampire a rentrer chez soi pour qu'il puisse revenir dans la nuit assouvir sa faim. C'était ta propre confiance qui te trahissait...

   Une nuit, la petite Rose a rêvé de la première maison de son enfance. Dans ce rêve, elle était en bas dans la cuisine avec sa maman et le petit Nils. Soudain, quelque chose a changé dans sa mère, était-ce son visage? sa voix? La petite Rose se rend compte que sa mère n'est plus la même, elle est devenue brusque et effrayante et surtout, elle veut lui faire du mal. Pire, à l'instant même ou la petite Rose a pris conscience de ce changement, sa mère l'a su. Le fameux "Je sais que tu sais que je sais...". Sa fille est devenue un danger et il faut la faire taire. La petite Rose s'enfuit, monte 4 par 4 les escaliers jusqu'au couloir qui lui servait de chambre à l'époque. Le visage de sa mère a changé, elle hurle maintenant, un sourire dément sur la face. La petite Rose est terrorisée, elle sait que l'étage est une impasse. Elle se jette sur son lit, dernier recours complètement illusoire. Sa mère est sur elle maintenant, c'est la fin. La petite Rose a tellement peur qu'elle commence à rétrécir, elle devient de plus en plus petite pour échapper à sa mère. Elle est si minuscule qu'elle parvient presque à disparaître, cachée sous les plis du drap que sa mère fouille avec une avidité féroce. Réveil.

   Ces derniers mois, alors que je déchirais le voile qui protégeait mon enfance, mes cauchemars avaient plutôt des airs de fin du monde. Au début, ils étaient angoissants, j'errais dans des villes post-apocalyptiques détruites, en tentant de fuir des hordes de zombies. Je tentais de fuir, de me cacher, j'étais tétanisée et me réveillais couverte de sueur, un sale goût dans la bouche. Petit à petit, le scénario s'est modifié, dans certains rêves je me retrouvais même armée de coutelas et de machettes et je dézinguais ces zombies à gros coups tranchants dans la tête et les bras. Toujours aussi effrayant, un peu gore aussi, mais beaucoup plus satisfaisant: j'arrivais à agir et me défendre.
   Mon dernier rêve de fin du monde due à une attaque massive de zombies s'est plutôt bien déroulé, je courais chercher ce qu'il nous fallait pour survivre dans des supermarchés saccagés: de l'eau, des armes, de la bouffe. Nous, c'était Balthazar, moi et des amis proches. On se cachait dans un immense bateau et on mouillait la nuit dans un archipel bien à l'abri. Plus rien à voir avec la peur tétanisante des débuts. Oui, je suis devenue plutôt bonne pour gérer les attaques massives surgies du passé, je donne même plutôt dans la recherche créative de solution. Le contexte a changé aussi: mon univers s'est écroulé certes, mais il y a une suite, un nouveau départ, une nouvelle histoire.

   R.





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