samedi 31 mars 2012

Rechute et transfert

   Ça faisait un moment que je ne m'étais pas connectée, je reviens donc, cher lecteur, avec des nouvelles du front. Ces derniers temps, l'ambiance n'a pas été au beau fixe...
   J'ai arrêté le cannabis depuis presque une semaine maintenant: je n'en ai plus chez moi et je ne veux plus passer commande. Mon sommeil est meilleur, je rêve à nouveau, mes réveils sont plus faciles mais le soir c'est difficile... Je n'ai plus mon échappatoire, je ne peux plus fuir, alors j'angoisse, je cogite, je pète les plombs et je me (re)fait du mal, je culpabilise moins mais la douleur est là. J'ai l'impression de régresser à nouveau, de reculer émotionnellement de 2 pas. Nina a été surprise par mon arrêt cannabique, selon elle c'était prématuré, je me suis enlevée une béquille et j'ai rompu l'équilibre que j'avais réussi à instaurer dans mon quotidien. Pourquoi avoir arrêté? L'envie de faire un enfant dans un futur pas trop éloigné et encore abstrait, me défaire de cette dépendance qui devenait envahissante, j'avais quadruplé ma conso ces dernières semaines et petit à petit, j'avais transgressé les règles que je m'étais fixées: pas en semaine, juste un pétard, pas après 10h en semaine...


   Cela explique aussi ma désertion du blog au mois de mars: gros manque de motivation et léthargie opiacée.
   Cette semaine, au niveau émotionnel, j'ai eu de gros doutes dans ma relation avec Balthazar, à certains moments j'ai même ressenti de la haine contre lui, il m'a insupporté, je l'ai détesté, il m'a dégoûté physiquement et moralement. Pas facile à admettre, encore moins à partager avec l'intéressé! Je n'ai pas osé lui dire tout ça, mais il m'a confié ses inquiétudes et j'ai eu du mal à le rassurer. Au contraire, j'ai repoussé tout contact, toute tentative d'approche de sa part. J'étais une pierre, un bout de bois sec et mort, je n'arrivais à ressentir que du vide et du froid. D'un autre côté, cette absence d'émotion était parfaitement justifiée par un repli sur moi-même: en fait, j'avais l'impression de me protéger.

    Pour Nina, cette haine est un transfert.   "Le transfert en psychanalyse, est essentiellement le déplacement d’une conduite émotionnelle par rapport à un objet infantile, spécialement les parents, à un autre objet ou à une autre personne, spécialement le psychanalyste au cours du traitement." (Merci Wikipédia)
  
 Cette haine viscérale que j'ai projeté sur Balthazar est en fait celle qui revient de droit à mon père. Celle que j'aurais dû ressentir et exprimer à mon père lorsque j'étais une petite fille vulnérable et que je n'avais absolument aucun moyen de le faire. Il s'agirait également d'une déconnection de mes véritables sentiments. Ah oui? J'aurai besoin de savoir comment reconnaître les vrais sentiments des transferts, est-ce qu'il y a des indices? Comment distinguer la réalité du fantasme? D'un autre côté, Nina me répète que j'ai besoin d'être à l'écoute de ce que je ressens... J'ai une vague impression d'avoir voyagé dans la matrice...
   Conclusion de cette histoire: je vais mieux mais j'ai envie de me rouler un énoooorme pétard.

You take the red pill and you stay in Wonderland and I show you how deep the rabbit-hole goes. 
   Ah oui! Mes parents ont prévu de venir nous rendre visite au mois de Septembre. D'ici là, je serai prête, forte, armée et protégée pour pouvoir vivre avec eux sans trop de conséquences néfastes pour moi. Nina avait même parlé de m'aider à préparer cette visite, mais voilà, depuis ma "rechute" elle pense que c'est trop tôt, que je devrais reporter. Je ne sais pas quoi penser, je suis déçue, j'ai peur d'être un cas incurable. J'ai besoin d'espoir, pas qu'on me traite comme une petite chose fragile.

   A bientôt,
   R.


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